Comment choisir son contrat d’assurance-vie ?

Juil 8, 2025

Avant même de choisir un contrat, encore faut-il comprendre pourquoi l’assurance-vie occupe une place si centrale dans la gestion patrimoniale.

Placée dans une logique de moyen à long terme, l’assurance-vie permet d’abord de faire fructifier un capital dans un cadre fiscal favorable. Que ce soit par l’intermédiaire d’un fonds en euros sécurisé ou de supports en unités de compte, elle s’intègre à une stratégie d’investissement souple, pouvant évoluer selon votre profil de risque, vos horizons de placement et les conditions de marché.

Mais l’assurance-vie est bien plus qu’un simple produit d’épargne. C’est aussi un outil de transmission patrimoniale hors pair. En désignant un ou plusieurs bénéficiaires de votre choix, vous anticipez la transmission de votre patrimoine tout en bénéficiant, dans la grande majorité des cas, d’une fiscalité successorale allégée, voire optimisée. Cette faculté de transmission hors succession civile confère à l’assurance-vie une singularité précieuse, notamment en cas de recomposition familiale ou de volontés successorales spécifiques.

L’assurance-vie n’est pas un produit parmi d’autres : c’est un cadre patrimonial stratégique.

 

schéma qui présente le fonctionnement de l'assurance vie

 

Les critères essentiels pour choisir son assurance-vie

Souscrire une assurance-vie ne se résume pas à ouvrir un contrat standard en agence. C’est un acte structurant qui engage une stratégie patrimoniale dans la durée. Le bon contrat est celui qui s’aligne avec vos objectifs, votre horizon de placement, votre profil de risque… et votre niveau d’exigence. Voici les critères à prendre en considération :

Le type de contrat : contrat en cas de vie, en cas de décès, et contrat mixte vie et décès ?

Derrière le terme générique « assurance-vie », il existe en réalité trois types de contrats, définis en fonction de l’événement couvert : la vie, le décès, ou les deux.

  • Le contrat en cas de vie est le plus courant. Il permet de faire fructifier une épargne qui vous sera versée si vous êtes en vie au terme du contrat. C’est le support classique d’un projet d’épargne à long terme, avec une fiscalité avantageuse en cas de rachat ou de transmission.
  • Le contrat en cas de décès, lui, est une assurance pure : il garantit le versement d’un capital au(x) bénéficiaire(s) désigné(s) si l’assuré décède pendant la durée du contrat. Ce type de contrat ne vise pas à épargner mais à protéger financièrement ses proches.
  • Enfin, le contrat mixte combine les deux logiques. Il prévoit un versement d’épargne à l’échéance si l’assuré est en vie, mais garantit aussi un capital aux bénéficiaires en cas de décès anticipé. Moins courant aujourd’hui, il peut répondre à des objectifs spécifiques, notamment dans un cadre familial ou professionnel.

Le mode de gestion : entre autonomie et délégation

La gestion de votre contrat doit refléter votre degré d’implication, vos connaissances financières et le niveau de personnalisation recherché.

  • La gestion libre vous permet de sélectionner vous-même les supports sur lesquels investir. Elle s’adresse aux investisseurs avertis souhaitant piloter activement leur allocation. Il existe aussi l’option de la gestion libre accompagnée, vous laissant la possibilité de sélectionner des supports tout en étant conseillé par des experts, tels que les cabinets de gestion de patrimoine ou encore un family office
  • La gestion pilotée repose sur une allocation gérée par des experts, selon un profil de risque que vous définissez (prudent, équilibré, dynamique). Elle offre un bon compromis entre performance et sérénité.
  • La gestion sous mandat (ou déléguée) va plus loin : elle permet une allocation totalement personnalisée, souvent accessible à partir d’un certain encours (250 000 € ou plus). Elle est généralement proposée dans les contrats haut de gamme ou luxembourgeois, et permet d’intégrer des thématiques précises (ESG, private equity, non-coté, stratégie de décorrélation…).

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La qualité et la diversité des supports d’investissement

C’est l’un des critères les plus différenciants lorsqu’il s’agit de sélectionner un contrat d’assurance-vie. Un contrat de qualité se reconnaît d’abord à la richesse et à la profondeur de son univers d’investissement.

Il doit proposer un fonds en euros solide, doté de réserves importantes – notamment via la provision pour participation aux bénéfices (PPB) –, bien géré et capable d’offrir un rendement compétitif, y compris dans un environnement de taux bas. C’est la brique de stabilité du contrat.

Mais l’attractivité d’un contrat repose surtout sur la diversité et la pertinence des unités de compte (UC) proposées. Un bon contrat doit permettre d’accéder à un éventail complet de supports : OPCVM, ETF, fonds thématiques, structurés, SCPI, OPCI, private equity ou encore fonds ISR. Plus cet univers est large, plus vous pourrez construire une allocation alignée avec votre stratégie patrimoniale et votre sensibilité au risque.

Enfin, les contrats les plus aboutis intègrent des options de gestion évoluées : arbitrages automatiques, sécurisation des plus-values, déclencheurs de rachat conditionnels, ou mécanismes de protection du capital. Ces fonctionnalités permettent d’allier performance, maîtrise du risque et réactivité face aux marchés.

Pour les patrimoines plus élevés, certains contrats, notamment les assurances-vie luxembourgeoises donnent accès à des supports sur mesure, comme les fonds internes dédiés (FID) ou les fonds d’assurance spécialisés (FAS). Ces options permettent une gestion personnalisée, dans un cadre souple et fiscalement avantageux.

Frais, fiscalité, rendement : ce qu’il faut vraiment comparer

Choisir une assurance-vie, c’est aussi arbitrer entre performance, coût et fiscalité. Ces trois paramètres doivent être analysés en cohérence, car ils influencent directement le rendement net de votre contrat à long terme.

Comprendre les frais réellement impactants

Tous les contrats d’assurance-vie supportent des frais, mais ils ne se valent pas. Il est important de distinguer les frais d’entrée, les frais de gestion, et les éventuels frais d’arbitrage. Les frais sur versement, encore fréquents dans les réseaux traditionnels, peuvent atteindre 3 à 5 %. Ils sont désormais largement négociables, voire inexistants dans les contrats haut de gamme ou en ligne.

Les frais de gestion sont prélevés chaque année sur les encours. Ils varient selon les supports (généralement 0,6 % à 1 % sur les unités de compte, et autour de 0,5 % sur le fonds en euros). Ces frais doivent être mis en regard de la qualité des services associés : choix des supports, outils d’arbitrage, accès à une gestion sous mandat, etc.

Enfin, les frais d’arbitrage – applicables en cas de modification de votre allocation – peuvent être fixes ou proportionnels, mais sont souvent gratuits dans les contrats modernes.

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Une fiscalité avantageuse à condition de respecter la durée

L’un des grands atouts de l’assurance-vie réside dans sa fiscalité à la sortie, particulièrement attractive au-delà de huit ans de détention. Les produits générés par le contrat peuvent être retirés partiellement ou totalement à tout moment. En cas de rachat, seuls les gains sont taxés, et non le capital.

Depuis la réforme de 2018, les gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, sauf si vous optez pour l’imposition au barème progressif. Après huit ans, un abattement annuel s’applique (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple), ce qui permet de neutraliser en grande partie la fiscalité sur des retraits réguliers.

En cas de décès, la fiscalité dépend de la date de souscription du contrat et de l’âge des versements. Les sommes transmises bénéficient d’un régime dérogatoire, avec des exonérations importantes (jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, selon les cas), qui en font un outil de transmission particulièrement efficace.

Un couple rendement/risque à construire sur mesure

Le rendement d’un contrat d’assurance-vie dépend entièrement de son allocation. Le fonds en euros reste une valeur de stabilité, avec des rendements remontés récemment (souvent entre 2 % et 3,5 %), mais limités sur le long terme. Pour dynamiser la performance, les unités de compte offrent une exposition aux marchés financiers ou immobiliers, avec un potentiel de rendement plus élevé… mais aussi une prise de risque.

L’enjeu consiste à construire une allocation cohérente avec votre horizon de placement et votre sensibilité au risque. C’est là que le conseil prend tout son sens : un bon contrat, bien structuré, peut conjuguer performance, souplesse et sécurité dans le temps.

Vers qui se tourner pour bien choisir son assurance-vie ?

Plusieurs canaux permettent de souscrire une assurance-vie, mais tous ne se valent pas en matière de conseil, de qualité de contrat et de personnalisation.

  • Les banques proposent généralement des contrats maison, faciles d’accès mais souvent standardisés. Le choix des supports y est limité, les frais relativement élevés, et le conseil peu personnalisé. Ces contrats conviennent surtout aux profils peu exigeants ou aux épargnants débutants.
  • Les courtiers en ligne, de leur côté, offrent des contrats attractifs sur le plan tarifaire, avec une bonne transparence et parfois un large univers d’investissement. En revanche, ils s’adressent à des investisseurs autonomes, capables de gérer seuls leur allocation. L’absence de conseil personnalisé peut s’avérer problématique, notamment pour structurer une stratégie patrimoniale dans la durée.
  • Enfin, les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) se distinguent par une approche sur mesure et indépendante. Ils ont accès à une sélection de contrats haut de gamme, souvent en architecture ouverte, avec des supports variés (SCPI, ETF, private equity, fonds ISR, etc.) et des modes de gestion sophistiqués. Au-delà du contrat, ils intègrent l’assurance-vie dans une vision patrimoniale globale : fiscalité, transmission, structuration du patrimoine, optimisation des retraits… Le CGP agit comme un partenaire de long terme, capable d’adapter vos placements aux évolutions de votre situation.

Pour les épargnants exigeants ou les patrimoines importants, l’accompagnement par un cabinet de gestion de patrimoine constitue aujourd’hui l’option la plus pertinente pour exploiter pleinement le potentiel de l’assurance-vie.

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L'équipe Bien-placer.fr

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