Comment bâtir une allocation d’actifs résiliente en période de volatilité ?

Déc 8, 2025

La volatilité n’est plus un phénomène ponctuel ; elle est devenue une composante structurelle des marchés. Hausse persistante des taux, chocs géopolitiques, cycles économiques plus courts, déconnexion entre marchés actions et fondamentaux macroéconomiques : autant de facteurs qui poussent les investisseurs patrimoniaux à repenser la manière dont ils construisent leur allocation d’actifs.

Pour protéger son capital sans sacrifier la performance, la clé réside dans une allocation résiliente, capable d’encaisser les phases de stress tout en captant le potentiel de croissance

Pourquoi l’allocation d’actifs devient centrale en période de volatilité

Selon plusieurs études académiques, notamment celles menées sur les portefeuilles institutionnels, l’allocation d’actifs explique 80 à 90 % de la performance de long terme, bien davantage que le market timing ou la sélection de titres. Cette réalité devient encore plus marquée lorsque les marchés sont instables.

Prenons un exemple simplifié :

  • un portefeuille 100 % actions peut connaître des variations de –30 % à +25 % sur une année très volatile ;
  • un portefeuille équilibré (50 % actions / 50 % obligations de qualité) réduit mécaniquement la volatilité historique d’environ 30 à 40 %, tout en ne sacrifiant qu’une partie limitée du potentiel de rendement.

Pour un investisseur patrimonial, cette stabilisation est déterminante : elle évite les décisions irrationnelles, limite les drawdowns et améliore la performance annualisée grâce à une meilleure gestion du risque.

Les principes d’une allocation d’actifs résiliente

Une allocation résiliente repose avant tout sur trois piliers :
stabilité, diversification et cohérence dans le temps.

L’allocation stratégique comme fondation

Elle constitue la structure durable du portefeuille. Par exemple :

  • 35 % obligations investment grade,
  • 40 % actions internationales,
  • 15 % immobilier,
  • 10 % actifs alternatifs.

Ce type de structure vise à générer un rendement annualisé cible compris entre 4 % et 7 %, en fonction du profil de risque.

La corrélation entre actifs

Une bonne allocation ne se limite pas à multiplier les supports : elle s’appuie sur des classes d’actifs dont les mouvements ne sont pas synchronisés.

Par exemple :

  • actions européennes vs. actions US : corrélation souvent autour de 0,75,
  • obligations souveraines vs. actions : corrélation autour de 0 à 0,25,
  • or vs. actions : corrélation historiquement négative ou proche de zéro.

Cette complémentarité crée la résilience.

Le rôle des actifs défensifs

Cette complémentarité entre classes d’actifs constitue le socle de la résilience. Dans les phases de stress, les actifs défensifs jouent un rôle déterminant en limitant la profondeur du drawdown. 

Un fonds monétaire peut ainsi offrir entre 2 % et 3 % dans un environnement de taux élevés, tandis que des obligations délivrent généralement entre 3 % et 4 % avec un risque de défaut très faible.

Comment diversifier intelligemment lorsque les marchés deviennent instables

Diversification géographique et sectorielle

Un portefeuille exclusivement investi en zone euro est exposé à un risque systémique régional. Une diversification internationale permet d’équilibrer les cycles économiques.

Par exemple :

  • 40 % actions US,
  • 30 % actions Europe,
  • 20 % actions Asie,
  • 10 % émergents.

La diversification sectorielle est également importante : technologie, santé, infrastructures, consommation résiliente.

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Le rôle clé des actifs non cotés

Les actifs non cotés occupent une place centrale dans les patrimoines élevés. Qu’il s’agisse de private equity, de dette privée ou d’immobilier non coté, leur contribution à la stabilité globale du portefeuille provient en grande partie de leur valorisation moins fréquente, qui réduit la volatilité apparente et limite les mouvements brusques observés sur les marchés liquides

À titre d’illustration, les actions cotées affichent généralement une volatilité comprise entre 15 % et 20 %, alors que le private equity se situe plutôt entre 8 % et 12 % en raison de valorisations trimestrielles, ce qui renforce son attractivité dans une allocation patrimoniale ou institutionnelle.

Les fonds flexibles ou multi-assets

Pour lisser la volatilité, les gérants flexibles ajustent l’exposition actions.

Exemple : un fonds flexible peut réduire son allocation actions de 60 % à 20 % lors d’un choc de marché, limitant la baisse du portefeuille.

La maîtrise de la liquidité

Un portefeuille peu liquide (>40 % d’actifs non cotés, par exemple) peut devenir difficile à arbitrer en cas de crise. La liquidité doit rester un pilier structurel.

Méthodologie : construire et ajuster une allocation résiliente

Identifier le profil et les objectifs

Un investisseur recherchant un rendement cible de 5 % à 6 % annuel n’aura pas la même allocation qu’un investisseur ciblant 8 % à 10 %.

La tolérance au risque, l’horizon et la fiscalité influencent fortement la construction.

L’architecture en trois étages

Une construction typique et efficace pour un patrimoine conséquent :

  • Niveau 1 : socle défensif
    Obligations investment grade, monétaire, or.
    Objectif : réduire la volatilité générale de 40 à 60 %.
  • Niveau 2 : moteur de rendement
    Actions de qualité, private equity buyout, immobilier prime.
    Objectif : performance régulière.
  • Niveau 3 : poche opportuniste
    Technologies innovantes, small caps, dette émergente.
    Objectif : capter les phases d’expansion ou les opportunités de marché.

Ajustements maîtrisés

Les études comportementales montrent qu’un investisseur qui modifie trop souvent son allocation réduit sa performance annualisée de 1 à 2 points, en moyenne.

L’ajustement doit être :

  • progressif,
  • rationnel,
  • fondé sur des indicateurs (inflation, spreads de crédit, bénéfices des entreprises…).

Apport de la gestion pilotée ou du mandat de gestion

Les patrimoines élevés utilisent souvent ce levier pour accéder à :

  • des supports institutionnels,
  • une gestion du risque plus fine,
  • un pilotage rigoureux des corrélations.

Où investir en 2025 pour une allocation plus stable ?

Obligations de qualité

Les obligations investment grade constituent l’un des piliers d’une allocation résiliente. Dans un contexte de taux élevés, elles peuvent délivrer entre 3,5 % et 5 % sur les maturités intermédiaires, tout en conservant une volatilité inférieure à 5 %.

Actions de qualité et stratégies low-volatility

Les actions « quality » – entreprises rentables, solides, avec un endettement maîtrisé – surperforment souvent en période d’incertitude.
Les indices low-volatility réduisent la volatilité du portefeuille actions de 20 à 30 %.

Immobilier patrimonial

L’immobilier patrimonial nécessite une sélectivité renforcée. Les investissements se concentrent sur l’immobilier résidentiel prime, la logistique premium, les SCPI orientées vers un rendement sécurisé ainsi que sur la dette immobilière senior, offrant des coupons compris entre 5 % et 7 %.

Private equity défensif

Les stratégies buyout ou infrastructure offrent sur le long terme des performances comprises entre 8 % et 12 %, avec une corrélation faible avec les marchés cotés et une volatilité maîtrisée.

Les erreurs courantes à éviter en période de volatilité

Les investisseurs patrimoniaux commettent souvent les mêmes erreurs :

  • surpondération d’une classe d’actifs en phase euphorique ;
  • ventes impulsives lors des corrections ;
  • décisions dictées par l’émotion ;
  • absence de vision globale du patrimoine ;
  • méconnaissance de l’impact fiscal, qui peut réduire le rendement net de 20 % à 30 % selon les enveloppes.

Une stratégie gagnante mise sur la discipline, la cohérence et la stabilité.

Pourquoi se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine

l’accompagnement d’un cabinet de gestion de patrimoine apporte une valeur ajoutée déterminante :

  • accès à des supports premium et non accessibles au grand public ;
  • construction cohérente et personnalisée de l’allocation ;
  • arbitrages rationnels ;
  • intégration des enjeux fiscaux et successoraux ;
  • suivi continu, indispensable dans un environnement incertain.

Pour un patrimoine élevé, cet accompagnement contribue directement à la performance long terme et à la réduction des risques majeurs.

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L'équipe Bien-placer.fr

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